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Cinétribune

JEUDI, 27 SEPTEMBRE 2001 FOCUS

 

Cinéma : ça bouge au box-office camerounais

L'unique long métrage camerounais de l'année.Une "love-story" Fanta ... stique

 

Fini les atermoiements. 2001 ne sera pas une année stérile pour le cinéma camerounais. Un petit bout de femmeme vient avec ses grands sabots ajouter son "bébé "à la cinémathèque du pays. La synopsis de ce long métrage ne laisse aucun doute sur ses intentions et la nature profonde de la réalisatrice. Fanta, Africaine, est mariée au Français Lucas. Le couple connaît des difficultés financières. Disputes, duperies, délation, déception, tout est bon pour ajouter des ingrédients à cette union vaudevillesque qui alterne réconciliation et séparation. Pendant 1h l5 mn, l'Afrique et ses mystères, l'Europe et ses réalités vont se chevaucher et donner du souffle à"Fanta", le long métrage de Joséphine Bertrand-Tchakoua. L'ambition de ce film se lit à travers le casting des personnages : Malgache, Sénégalais, Turque, Français, Grec, Camerounais, les acteurs sont de diverses nationalités. L'actrice principale est également scénariste, productrice et ... réalisateur. Un cumul de postes qui mène au quitte ou double. Pour l'occasion, la seconde option réussit à cette femme dont la principale force est d'embrasser sur son plateau de tournage les différentes fonctions avec entrain. Le mérite n'en est que plus grand lorsqu'on sait que le film a été tourne à Paris, l'une des plaques toumantes du cinéma francophone. C'est avec ses fonds personnels que Joséphine Bertrand-Tchakoua a financé "Fanta". 300 millions de FCFA. Un courage sans pareil lorsqu'on sait que nombreux sont les réalisateurs des tropiques dont l'inaction se justifie par un attentisme affiché et assumé.

Déjà présenté en Afrique de l'Ouest, Fanta arrive sur les écrans camerounais au mois de novembre. Ce sera sans doute l'occasion pour le public de rencontrer la réalisatrice, bouffée d'oxygène rafraîchissante. Grande gueule, la jeune dame dit ce qu'elle pense de façon farouche. Sa passion pour le cinéma,. elle la porte depuis son plus jeune âge. Elève des cours Florent de Paris, elle flirte un moment avec la musique. C'est d'ailleurs comme chanteuse qu'elle est mieux connue des Camerounais. La rencontre avec le grand maître Luc Besson à la dédicace du livre "Nikita" revêt une importance capitale pour Joséphine Bertrand. Il lui dira " tu as du métier, jette-toi à l'eau". C'est ce qu'elle fait. Heureusement.

On ne savait plus très bien s'il fallait être consterné, désabusé ou ennuyé à cause du fait que les longs métrages présentés sur nos écrans viennent toujours d'ailleurs. L'époque où notre cinéma était porté aux nues a disparu. Sans honte, il faut désormais se contenter de quelques images maladroites tournées en vidéo amateur pour affirmer en bombant le torse : "nous faisons des films". Mais l'instant n'est pas à la polémique ; ça, Joséphine Bertrand-Tchakoua apporte une pellicule qui prouve que les choses peuvent encore se faire selon les règles de l'art, Puisqu'il s'agit en l'occurrence du 7e, tant mieux.

 

Osvalde LEWAT

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